Gérard GUIEZE, philosophe et formateur aborde l'évolution de la famille et du mariage et mène à une réelle compréhension de la situation et des enjeux de la famille actuelle. La famille «historique», était le seul lieu de reproduction, de transmission, l'espace de survie et de sécurité, fondée sur les alliances et le patriarcat : l'affect n'y était pas convié. Les années de guerre, l'absence des pères font émerger le rôle des femmes, la place des enfants. Après guerre, le couple conjugal où les femmes s'affirment d'une façon de plus en plus égalitaire s'accompagne de la reconnaissance des affects, du désir d'enfants et un système social, protecteur de la famille. Avec le baby-boom, le projet du mariage et de la famille devient le bonheur et signe le début de l'instabilité comme tout ce qui relève du désir individuel. La famille –multi-formes et instables toutes générations confondues – a gagné en liberté mais ne correspond plus au besoin humain de sécurité nécessaire aux personnes âgées et aux enfants qui vivent des situations intenables. Le concept de coparentalité et accompagnement à la parentalité avec les années 2000 soutient les enfants et fait rentrer la famille dans l'espace public.

Se parler, s'écouter, entendre l'autre tout simplement, dépasser le tsunami affectif de la rupture, voilà ce vers quoi le médiateur familial permet d'avancer....Il s'agit d'apprendre à « faire famille » autrement en étant un couple séparé, une fratrie éclatée, des grands-parents privés de petits-enfants etc.
Le cadre de la médiation familiale est posé lors d'un entretien préalable: Impartialité, neutralité, confidentialité, bienveillance, écoute, sensibilité aux émotions mais mise en évidence de « faits tangibles » dans le cadre des échanges, apriori de sincérité pour permettre d'atteindre le but souhaité par les deux parties. Le bénéficiaire commun de la médiation est le plus souvent l'enfant et il s'agit de construire une coparentalité respectueuse de ses besoins.
L'engagement du médiateur consiste à accompagner des situations de ruptures et conflits familiaux afin d'éviter l'affrontement sur un plan relationnel et judiciaire

Sonia Pujazon a exploré avec sensibilité et finesse la vie du lien familial. Ce lien est fondateur de l'identité de chaque humain.
La famille, autrefois, était garante du lien et lui assurait une existence. 
Avoir une famille ne signifie pas pour autant que l'on "fait famille ». Or, "faire famille" qui implique un travail, une attention de la relation, offre seul l'assurance de la vie du lien.
Sonia Pujazon a invité l'auditoire à s'interroger sur ce qui fait qu'un lien peut vivre et se développer.
Dans le contexte des changements de société, il est important de porter au lien une attention en toute conscience. 
 Le conflit doit se faire le serviteur du lien. Le conflit dit que la communication -même difficile- existe.
Contrairement à la séparation, la rupture n'est pas un processus : c'est une coupure, douloureuse même pour celui qui l'a provoquée car venant impacter sa construction identitaire.
La rupture peut être libératoire et fondatrice pour la personne qui la provoque peut avoir tout son sens si l'on considère aussi le processus naturel de mise au monde de soi : l'individuation.
L'histoire de la rupture est toujours revisitée par les deux entités du lien. L'autre est absent mais sa présence, tel un membre fantôme peut hanter une conscience et une histoire.
De nouveaux individus émergent alors de cette épreuve de la vie. Tel un deuil qui ne peut que transformer un être.