Violences
34ieme semaines d'information sur la santé mentale
"les violences sexuelles en mots et en scène"
Représentation théâtrale "Intimité V(i)olée" d'Amandine Debarbieux suivie d'une table ronde de professionnels
Adjudant-Cheffe Leslie Clémenti Maison de la Protection des Familles /Jessica Stephan, référente nationale violences intrafamiliales / Sophie David-Rousseeu, Infirmière en pratique avancée santé mentale et psychiatrie /Yasmina El Arkoubi, psychologue clinicienne / Marie-Annick Verguet, médiatrice de débat
Albertville 11 octobre 19h45 Théâtre de Maistre Union départementale des Associations Familiales de Savoie UDAF73
Bourg-Saint-Maurice 13 octobre 19h 45 à La Scène Association Les Saintexupériens
après-midi ; séance scolaire Cité Scolaire Saint Exupéry
Dans le cadre des Semaines d'Information sur la Santé Mentale, la soirée est une action de prévention, information et prise de conscience de la problématique sociétale et familiale des violences sexuelles. Le psycho trauma est une des lourdes conséquences de violences sexuelles pour les victimes et il est urgent que la plus grande partie de la population en soit consciente.
Ce sujet - minimisé ou dénié voire tabou - a donc toute sa place dans le cadre des Semaines d'Information sur la Santé Mentale à titre de prévention, information, afin de soutenir les positionnements des parents et des familles et d'un grand nombre de professionnels. La soirée en deux temps avec la représentation théâtrale "Intimité v(i)olée" d'Amandine DEBARBIEUX permettra d'aborder en 14 tableaux différents aspects des violences sexuelles introduisant ainsi les échanges avec le public nourris des apports des professionnels de la table ronde
Les interventions et échanges feront apparaitre entre-autre
- les conséquences sur la santé mentale , physique, relationnelle et l'intégration sociale des victimes (dont 160 000 enfants par an),
- les raisons inhérentes au système judiciaire français du peu de condamnations par an ( 70% des plaintes classées sans suite)
- le travail d'accompagnement, recueil de parole mis en oeuvre par les équipes de terrain gendarmerie et associations de mieux en mieux formées
- l'éducation à l'autonomie et à l'éducation à l'intime des enfants par les parents eux mêmes,
- l'éducation au consentement pour les jeunes sera abordée au cours de la soirée public et également lors de la séance scolaire offerte par l'association aux élèves du lycée Saint Exupéry de Bourg-Saint-Maurice.
En se portant organisateur de la soirée du 11 octobre au Théâtre de Maistre à Albertville, c'est l'occasion pour l'UDAF de La Savoie de réaffirmer au côté de l'association Les Saintexupériens, adhérente de son réseau, sa proximité avec les familles et les parents de Savoie en proposant une réflexion pluri-disciplinaire et collective autour de ce thème, enrichie des apports et de l'engagement de ses professionnels.
Voir le trailer de la pièce de théâtre
REACTIONS SUITE A INTIMITE V(I)OLEE + TABLE RONDE
Dr GUEZ Charlène
Médecin urgentiste
Référente santé relationnelle
CH Bourg Saint Maurice
Une pièce de théâtre d'une grande qualité avec un message fort, où les violences sexuelles sont représentées sous différentes formes au sein de notre société actuelle. Amandine Desbarbieux incarne successivement plusieurs rôles, de la victime à l'agresseur, et nous immerge dans des histoires imprégnées du réel. Elle soulève une réflexion profonde et sincère sur des thématiques actuelles encore trop tabou au sein de notre société que sont le viol, l'inceste, les agressions sexuelles et les violences conjugales. Cette scène sensibilise dès l'adolescence à d'authentiques sujets sociétaux et nous ouvre les yeux, à travers le vécu d'une comédienne de talent, mais également un alliage musical remarquable. Intimitée v(i)olée est un succès indiscutable. Une performance théâtrale incontournable dans le sujet des violences sexuelles. Les jeunes présents semblent avoir été touchés et concernés par la pièce et les sujets abordés. Leurs questions et les échanges avec les professionnels étaient censés et constructifs. Tous ont trouvé la pièce adaptée à leurs âges. Leur participation était le marqueur d'une large curiosité sur cette thématique.
Une infirmière à l'hôpital de Bourg Saint Maurice
J'ai trouvé le spectacle troublant de réalisme, on se laisse porter au fil des personnes interprétées par Amandine et merveilleusement bien accompagnée au piano par son père.
Une belle mise en scène familiale et un spectacle à voir, pour comprendre, s'éduquer et espérons le, faire bouger les choses.
Un professeur
- C'est très bien d'avoir proposé aux jeunes un spectacle et d'avoir fait confiance à leur maturité pour le recevoir; au fond, peu importe la qualité ou la nature du spectacle, ce qui compte c'est de mettre le sujet sur la table, et de montrer que la communauté pédagogique est prête à accorder du temps et à créer un espace de réflexion et de discussion possible. Cela permet à nos jeunes de parler entre eux -même si c'est à l'issue du spectacle- et d'identifier quelques adultes-ressource si un jour ils ont des questions ou des problèmes.
Certains éléments du spectacle m'ont gênée à cause des stéréotypes véhiculés, mais c'est très délicat d'aborder ce point puisque c'est le vécu d'Amandine: l'agresseur identifié par le jeu scénique comme jeune de banlieue renforce l'idée que le violeur, c'est l'autre; or nos jeunes ont besoin de comprendre que le violeur c'est potentiellement n'importe qui.
Une maman et élue
Cette représentation théâtrale intitulée « intimité violée »nous secoue.
Elle est extrêmement puissante et forte.
La comédienne Amandine Desbardieux est formidable, joue plusieurs rôles et oblige la salle a se questionner, à évoquer ce sujet encore trop tabou dans notre société.
Le théâtre est un vecteur formidable pour faire passer des sensations, des sentiments et des émotions auprès des jeunes.
Après la séance, l'échange avec le public est très enrichissant.
Belle action de prévention auprès des jeune et très important de leur faire prendre conscience de ce sujet.
Sophie DAVID ROUSSEEU
Infirmière en Pratique Avancée, Psychiatrie et Santé Mentale
La pièce de théâtre « Intimité v(i)olée » est une approche artistique et sans tabou des violences sexuelles faites aux hommes et aux femmes. La pièce dévoile des situations d'agression et certaines étapes rencontrées, par les victimes, lors du long parcours qui débute avec celle-ci. Ces scénettes singulières sont, dans la réalité, autant de moments de vie qu'il y a de personnes victimes. La pièce d'Amandine fait l'effet d'un prisme qui donne la possibilité, à chacun d'entre nous, que nous soyons concernés ou pas, de réfléchir à la violence sexuelle et à ses conséquences sur les personnes et sur notre environnement. La pièce ouvre le champ de la communication verbale ou non, par la parole, les corps et souvent par les maux. Une communication multi dimensionnelle, à laquelle nous devons être attentif.
Les concepts de la personne, son environnement, les soins, la santé sont représentées par Amandine avec congruence. Un focus sur les soins et la santé est intéressant à apporter au regard des situations présentées et des autres car elles ont en commun un être en difficulté et/ou en souffrance. En effet, la santé, physique et mentale, est directement impactée par la violence, que ce soit par des mécanismes physiologiques ou psychiques et ce dès le début de l'agression. Les scénettes mettent en scène des moments où il est question de la multitude de possibilités de soins ou des difficultés liées au sommeil après l'agression. Mais qu'en est il des soins dans la réalité, comment prendre en soins des personnes présentant des signes ou symptômes et d'ailleurs quels sont-ils ? La difficulté réside souvent dans l'innommable et dans le fait que les champs touchés recouvrent une multitude de facettes et que dans un premier temps, seule l'écoute est la ressource des soignants « Si vous écoutez attentivement le patient, il vous donnera le diagnostic », suggérait Sir William Osler, médecin canadien de la fin du XIXe siècle.
« À l'heure de la démocratie sanitaire et près de quinze ans après la consécration de la décision médicale partagée par la loi du 4 mars 2002 , le temps passé à écouter le patient est pourtant lentement grignoté. Et les études s'empilent qui démontrent que la voix du patient n'est pas assez écoutée : en 1984, l'analyse de 74 consultations de ville montrait que seuls 23 % des patients étaient invités à exposer la totalité de leurs symptômes. Ceux-ci seraient interrompus par le médecin au bout d'une vingtaine de secondes, selon les études. Dans une publication de 2006, sur chaque consultation de 20 minutes, les médecins estimaient avoir écouté leurs patients en moyenne 9 minutes ; la réalité était plus proche d'une minute ! Ceux qui écoutent le moins sont aussi ceux qui prescrivent le plus de médicaments , font le plus d'examens complémentaires et revoient le plus leurs patients à quatre semaines. »
(Figaro Santé, S.Roy., 2016)
Un travail de promotion et de prévention en santé sera le seul moyen de progresser, de transmettre les informations en pluridisciplinarité, de recueillir l'innommable, de mobiliser les instances de santé, de faire évoluer les mentalités
Nous avons assisté à un échange qui s'inscrit autant dans le cadre de la promotion que de la prévention en faveur des personnes et de leur entourage victimes des violences sexuelles. La parole, l'art sont des actions libératrices et aussi fondamentale pour aller vers le rétablissement. Mais après ? Dans notre contexte, les individus ont besoin d'une approche spécifique, centrée sur la personne pour poursuivre leur parcours vers le rétablissement. Cette approche pourrait être envisagée par la psychoéducation qui est une intervention visant à apporter aux personnes et leur entourage, les ressources et connaissances dont ils ont exprimé clairement le besoin mais aussi visant à mobiliser leurs propres habilités et compétences psycho sociale. Depuis la fin des années 1990, la psychoéducation s'inscrit clairement comme une ressource pour les personnes autant que pour les professionnels. Elle bénéficie d'une efficacité fondée sur les preuves pour améliorer la qualité des parcours de vie des personnes et de leur entourage.
Jessica STEPHAN consultante en violences intrafamiliales
Pour les deux soirs, peu de monde dans la salle. Ravie de voir une parité hommes/femmes sur la première soirée, d'autant que pour une fois les hommes étaient enclins à parler ! Il manquait le côté inter-générationel qui enrichit le débat.
Sur la pièce que j'ai vu 2 x, en première lecture, j'ai été curieusement très impactée. Je dis "curieusement" car j'ai l'habitude d'entendre des horreurs, en principe je ne me laisse plus sidérer aussi facilement. J'ai été émue aux larmes de l'histoire d'Amandine et sa façon de se raconter avec ses parents.
Dans l'ensemble, la pièce est top, sur le fond comme sur la forme.
Sur l'intérêt du projet à destination du grand public, je dis OUI aussi bien sûr, pour les mêmes raisons de prévention primaire. En gardant à l'esprit que dans le lot il y aura un paquet d'agresseurs.....Il faut leur ouvrir une porte de sortie des violences....donc réfléchir à la prise en charge victimologique et criminologique!
article du Tarentaise MAGsuite à l'évènement
article du Dauphiné libéré
Nos actions antérieures
A partir de 2019, nous avons pu commencer à explorer cet axe de l'accompagnement à la parentalité dans un souci de prévention afin de faire bouger la ligne dure du déni.
L'association LES SAINTEXUPERIENS, avec la collaboration et le soutien de Eric VERDIER (psychologue communautaire), Alain HERIL (psychanalyste et sexologue), Pierre FILLIARD et Martine IMBORTON (vice procureurs d'Annecy), Yasmina ELARKOUBI (psychologue clinicienne), Armelle DEVINANT (présidente de l'association SaVoie de Femme), Nathalie SAINT-DENIS (coordinatrice d'AVIJ), , Laura DEROBERT (avocate) et la troupe "P'tit théâtre",
Nous avons pu bénéficier de formation sur ce sujet avec le Congrès du CIFAS à Montpellier en juin 2019, grâce à nos échanges avec Patrick BLACHERE (psychiatre expert auprès des tribunaux et sexologue), l'association" Le colosse au pied d'argile" et le CRIAVS Grenoble, Centre de Recherche et d'Information sur les Agressions sexuelles.
Oct 2020 : Les relations d'emprise dans le sport
Nov 2019 : Projet Le fil d'Ariane Vidéo Table ronde : violences intrafamiliales
La pandémie a contribué à l'augmentation de la fragilisation de la santé mentale, dont l'augmentation des violences intrafamiliales y compris sexuelles, pourtant déjà avérées pour toute la population et plus particulièrement chez les jeunes.
De ce fait, ils sont exposés à davantage de situations de maltraitances psychiques, physiques, sexuelles, d'abus pouvant engendrer des comportements à risque et des dépendances.
Sept 2019 : Qui est responsable de la sexualité de mon ado ?
Mai 2019 : Les relations d'emprise dans le couple
Fevr 2019 Sentinelle et référents Harcèlement et mal être chez les jeunes
Ressources
TOUR D'HORIZON DE L'ACCOMPAGNEMENT DES VIOLENCES SEXUELLES EN SAVOIE:
Le document ci-dessous a été rédigé par nos soins et validé par l'Association des Victimes en Information Judiciaire, Maison de la protection des familles de Savoie, Médecin et Président UDAF, Nous Toutes 73, Consultante en violences intrafamiliale, Médecin spécialiste de la prévention, Directeurs de deux structures nationales du médico-social de Savoie, Parentalité73,
Validation/amélioration toujours en cours: merci de nous adresser votre contribution à saintexuperiens73@gmail.com
O RAPPORT DU CONSEIL DES DROITS DE L'ENFANT DE L'ONU A LA FRANCE JUIN 2023 : le document a été surligné par nos soins afin d'en faciliter la lecture. Pour qui veut bien s'en emparer à un niveau associatif, il s'agit d'une véritable feuille de route en vue d'actions d'accompagnement des victimes, de mise en place d'une prévention efficace en direction des enfants, des parents, des familles, des professionnels et d'une prise de conscience de tous des freins propres à la société française à lever.
RAPPORT DE LA CIIVISE : Commission des affaires sociales de l'Assemblée Nationale Mercredi 19 juillet 2023 : M. Édouard Durand, juge des affaires familiales co-président de la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants. Sur la demande du juge Durand , alerté par un grand nombre de situations d'incestes et de violences sexuelles sur enfants et de leurs conséquences sur leur développement et leur vie d'adulte, Adrien Taquet, secrétaire d'Etat à l'enfance, a ordonné cette commission en 2021 pour une période de deux ans.
La CIIVISE a fait la preuve de sa nécessité et son efficacité dans le processus de révélation et par là même les nécessaires modifications des lois et des procédures judiciaires. Outre la mise en évidence de la prise en compte des victimes, la formation des professionnels, la prévention auprès des enfants eux-mêmes et des familles, la CIIVISE a évalué l'impact sur la santé mentale du grand nombre de victimes a un coût social et financier évalué par la CIIVISE à 9,7 milliards d'euros par an. Le constat en France est alarmant : 1 femme sur 5 et 1 homme sur 14 déclarent avoir subi des violences sexuelles. Parmi ces victimes, 81% avant 18 ans, 51% avant 11 ans et pire encore 21% avant l'âge de 6 ans.